Publié le 27 Octobre 2012

Quand on se rend à un entretien d'embauche, à une soutenance d'examen ou à un rendez-vous conventionnel, on n'est pas seul car bien souvent s'invitent nos "casseroles" et celles de notre ou nos interlocuteurs. Difficile alors de transmettre ses idées dans un brouhaha d'émotions, de souvenirs, de complexes, à quoi répondent automatiquement ceux de notre auditeur.

Pour une préparation efficace, trois axes se dégagent :

  1. Accepter de "se regarder", et autant que faire se peut, de se voir et de s'entendre. Les techniques sont diverses : enregistrez-vous, regardez-vous dans les yeux de votre pire ennemi, filmez-vous, enregistrez-vous. Cela vaut tous les cours du monde et toutes les remarques des meilleurs professeurs. C'est la magie du regard décentralisé.

  2. Entraîner sa langue, comme un sportif qui s'échauffe, un musicien qui répète ou un cuisinier qui fait ses courses ! Votre voix et votre articulation sont vos meilleurs alliés et vos pires antagonistes. Votre apparence sonore importe beaucoup et orientera l'attention de votre interlocuteur à coup sûr. de plus, l'intérêt que vous porterez aux techniques d'articulation et à la clarté de votre diction atténueront en partie la tension due à la situation. De la même manière qu'en graphologie, on tire des conclusions à partir de la formation des lettres, on peut ressentir votre personnalité à travers votre prononciation : débit / sons / respirations ou rythmes / musicalité / souffle, en extrapolant : physique / psychique / spirituel.

  3. Se connecter, "inter-agir", intervenir. Toute communication est un équilibre entre donner et recevoir. À l'oral, on ne jette pas des mots sur un tapis ; on les adresse. Les sportifs qui envoient leur balle le savent : la qualité de la passe dépend aussi de l'attitude du coéquipier ou de l'adversaire. Faire face en tenant compte de l'auditoire donne sa valeur à l'intervention. Ce "travail" se fait sur place et au moment présent. Quand on le néglige, il peut déséquilibrer toute notre préparation. Certains en ont une appréhension instinctive, d'autres doivent travailler autrement, intuitivement peut-être.

Des exercices naïfs et précis permettent des améliorations étonnantes. Ils sont à répéter souvent, voire quotidiennement. Voyez l'article : "Articuler : Virelangues & Cie"

Loin des prouesses de diction, les virelangues attirent l'attention sur des consonnes ou des suites particulières.

L'Art de la parole impulsé par R. Steiner consiste justement à approcher cette réalité :

"La fée dit au jour : va quérir l'aube" est un exercice vocalique de mise en bouche.

"La belle libellule bleue vole oubliée sur l'eau lisse du lac", consonnantique, délie les langues.

De plus, tout travail sur soi, de maîtrise de sa pensée ou de méditation améliore cette nécessaire présence au monde. Le temps est un allié pour celui qui avance pas à pas.

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #Préparer son oral

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Publié le 27 Octobre 2012

Qui souhaite écrire doit s'y préparer, comme l'artisan organise son espace de travail, comme l'acteur amorce son personnage, comme le commerçant arbore son sourire. Il faut :

  • revenir à soi, dans son espace intérieur
  • maîtriser ses pensées pour "attraper les idées"
  • savoir prendre du recul et changer de point de vue.

La vie elle-même nous apprend ses mouvements. On peut apprendre à las déclencher.

(SE METTRE en) CONDITION d'ÉCRITURE:

  1. L'attitude intérieure : on s'exprime en paroles ; on imprime ses mots. Celui qui compose s'inscrit dans une spirale de retour sur soi. La concentration est la condition sine qua non de toute composition (espaces fermé ou silencieux, ou au contraire, coin de table de café : peu importe. Chacun se retrouve en soi de la manière qui lui convient). La difficulté réside plutôt dans le fait que, soucieux du monde extérieur, on ne prend pas le temps de se connaître suffisamment. Mais c'est une autre histoire.

  2. La transcription des idées : le flou universel et mouvant des pensées qui trottent sans interruption doit être cadré, guidé, modelé, dans une intention précise. Écrire sa liste de courses ou rédiger un mémoire relèvent d'univers différents qu'il faut imaginer d'abord. Les pages blanches traduisent en fait l'absence de destination consciente. Ensuite, mais seulement ensuite, se pose la question technique de la correction orthographique, grammaticale, syntaxique ou stylistique, qui, constamment propulsée au premier plan, éclipse la vraie question de l'écriture. Pour preuve, les petits enfants (et ceux aussi qui apprenant une langue étrangère utilisent un nouvel alphabet tout neuf ) écrivent avant de savoir lire, comme aussi ils écoutent avant de savoir parler.

  3. Jeu de rôle "auteur-lecteur" : une fois les idées en place, c'est-à-dire, une fois que les mots ont piégé certaines pensées dans une forme prédeterminée, c'est le moment de se poser la question du code utilisé. Comment le lecteur, le destinataire, l'auditoire, le jury ou le spectateur va recevoir ce message ? Comment aller chercher en autrui une résonnance propre à faciliter la compréhension du texte écrit que l'on aura plus la chance d'expliquer, de développer et de modifier ? Comment prévoir les ambiguïtés, les obstacles, les pans d'ombres ? En devenant cet autre ! Il faut relire ! C'est alors qu'on endosse la personnalité et les préoccupations (imaginaires si inconnues) du récepteur potentiel. On se fait bête et obtus, on se décroche de soi-même et on adopte sur le texte un point de vue froid et clair, autrement dit : extérieur.

Le bruissement omniprésent des textes qui nous inondent quotidiennement donne l'illusion d'une spontanéité d'expression. Les mots écrits partout, depuis les lettres surdimensionnées des enseignes jusqu'aux modes d'emploi imprimés en miniatures sur les tubes dentifrice, imitent la spontanéité des paroles pour mieux s'inviter dans nos univers personnels. Les publicitaires comme les hommes politiques sont des prestidigitateurs : ils cisèlent de force toutes les pièces des expressions qui touchent juste, pour leur donner le lisse inoffensif et naturel des paroles courantes.

À votre tour de polir les mots.

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #Construire un écrit

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Publié le 5 Octobre 2012

Se sentir en décalage.

Être étranger à soi-même.

Vivre au travers.

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #fantaisies

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Publié le 5 Octobre 2012

Tout est simple, tout est facile, tout est cohérent.

Tout est prédéterminé.

Tout ce qui pourrait dépasser, détoner, détonner, dérailler, est automatiquement massicoté. Ouf.

Tout ce qui pourrait donner une allure plus personnelle, échevelée, déjantée, fantaisiste, individuelle, créative, est automatiquement lissé, estompé, fondu dans la ligne. Ouf.

On ne risque pas l'impair, la bévue, la bavure, la faute de goût, le hic, le pas-de-côté, le malentendu, le quiproquo, le mal-dit, le bâclé, l'incompréhensible, l'ambigü, le contre-sens, le double sens.

Bref. Enfin, l'album à sens unique. On sait où on va.

C'est ça qui fait plaisir.

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #fantaisies, #écrivain privé ou public, #livres

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Publié le 27 Septembre 2012

Protée : pour ou contre ?

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #fantaisies

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Publié le 23 Septembre 2012

Cet ouvrage de Bodo von Plato donne les jalons d'une véritable verticalité humaine, dans ce XXème siècle qui porte l'idée de responsabilité.

Notre attitude intérieure détermine notre place dans le monde -non pas l'inverse !

[...] pour tout jugement porté sur la résistance issue de la conscience morale de l'individu : le succès et l'échec ne sont pas des échelles de mesure pertinentes.

978-2-85248-349-1

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #livres

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Publié le 13 Septembre 2012

La création du monde, Annie Leclerc

J'ai perdu les mots même qui me choquaient la tête. Je suis devenue immense, tentaculaire. Plus vaste que la mer. Plus vide que le ciel. Plus fracassante que le tonnerre. La Terre s'est ouverte. Je vais mourir ou je vais naître. [...]
J'avais un pied sur le pôle sud, un autre sur le pôle nord, et c'est la Terre dont j'étais grosse qui réclamait, dans une incontrôlable exigence, le jaillissement... je me souviens de m'être empêchée de rire alors, d'un rire extraordinaire, illimité, qui s'emparait de moi. Rien n'existait, rien n'avait jamais existé de tout ce que les hommes considéraient avec sérieux. Toutes les choses multiples et bigarrées de l'Univers, toutes les pensées graves n'étaient que les fragments retombés du rire éclaté d'un dieu. [...]
Le cri de l'enfant déchira le jour comme un tissu de soie."

9782352040408, p.194

Jean-Pierre Guéno réalise des kaléïdoscope littéraires
Jean-Pierre Guéno réalise des kaléïdoscope littérairesJean-Pierre Guéno réalise des kaléïdoscope littéraires

Jean-Pierre Guéno réalise des kaléïdoscope littéraires

La déchirure, Adeline
"Je te l'écris comme un coup de poing, un boomerang ou une porte battante qui te revient à la figure, parce que c'est ce que ça fait quand ça t'arrive au cœur. Parce que j'ai bien essayé de les prendre les gants, les pincettes et les délicatesses, puis tu vois, je n'ai pas réussi. Parce qu'enfin il faut bien en faire une phrase de la voiture quittant la route pour m'échouer au corps. Ne cherche pas, peu importe qui, peu importe pourquoi, peu importe comment. Tourne le dos à cette curiosité de troquet, maman, les voleurs d'horizon ne sont rien qu'un souffle et ses crispations d'abolir l'innocence. Il y a trois ans c'était."

9782352040408, p.253

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #livres

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Publié le 13 Septembre 2012

Dans l'immensité pacifique et insondable des ouvrages publiés chaque jour, quelques-uns d'une extraordinaire qualité d'âme (et pourtant, les livres en ont-ils une ?)...

Mention spécialeMention spéciale
Mention spécialeMention spécialeMention spéciale
Mention spécialeMention spéciale

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Rédigé par Ecriture plurielle

Publié dans #livres

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Publié le 9 Septembre 2012

ce n'est pas un paradoxe, c'est une nécessité.

Avec tous mes remerciements à Pascale, qui se reconnaîtra !

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Publié le 9 Septembre 2012

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